Aujourd’hui plus que jamais, Abdoulaye Wade doit faire face au mécontentement des sénégalais écœurés par les dérives d’un pouvoir qui, malgré quelques réalisations initiales, a finalement échoué dans tous les domaines (éducation, santé, énergie, emplois, lutte contre les inondations, développement rural etc …). Le pouvoir ne recule plus devant aucune extravagance et se nourrit d’une corruption sans précédent. Pourtant au sein même du PDS, le mécontentement gronde et l’opposition et tous les patriotes doivent lui accorder l’attention requise car le combat actuel est celui de tout un peuple confronté à l’arrogance d’un homme qui a perdu tout sens des réalités.
Dans le PDS, Wade a échoué dans sa volonté d’éliminer politiquement la plupart de ses proches collaborateurs. C’est ainsi qu’à l’approche des élections de 2007, le Président Abdoulaye Wade avait lancé son plan de domestication totale du PDS devenu parti au pouvoir en initiant une agression brutale contre Idrissa Seck numéro 2 du PDS de l’époque. Les épisodes du feuilleton des « chantiers de Thiès » sont encore gravés dans toutes les mémoires. Après avoir trompé, dans une première phase, l’opinion publique sur ses intentions réelles de moraliser la gestion des finances publiques, le Président Wade a fini par donner une véritable dimension d’Homme d’Etat à son challenger qui a pu ainsi faire des résultats remarquables aux élections de février 2007.
Dépité et déconcerté, Wade a dû accepter, à son corps défendant, une réconciliation à laquelle il ne croyait pas du tout afin de pouvoir lancer le combat contre le numéro 2 suivant Macky Sall. Il l’obligera finalement à quitter l’Assemblée Nationale et le PDS, mais là aussi il contribuera à lui donner une popularité qu’il ne lui aurait jamais souhaitée. Ainsi il apparait clairement que tous ses proches collaborateurs, qui ont fait l’objet d’une agression caractérisée de la part de Abdoulaye Wade, ont pu esquiver ses attaques et représentent aujourd’hui un grand danger pour lui, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de son parti.
Le deuxième revers majeur a été enregistré par le Président Wade dans sa volonté aveugle de promouvoir son fils au mépris des valeurs sur lesquelles la société sénégalaise est adossée. Surestimant l’impact de ses largesses financières sur l’opinion publique, Abdoulaye Wade n’a pas réussi à faire de son fils le maire ni d’un arrondissement, encore moins de la ville de Dakar. Pis encore, il n’a apporté aucune réponse convaincante sur la responsabilité de ce dernier dans les scandales de l’ANOCI dénoncés par le journaliste Abdou Latif Coulibaly. En faisait l’apologie de son enfant prodige, il a, au contraire, amené l’écrasante majorité des sénégalais et des sénégalaises à se détourner définitivement de lui et à se convaincre de la nécessité d’éviter à tout prix à notre pays de tomber dans le piège qu’il essaye de tisser pour réaliser son funeste projet de dévolution monarchique du pouvoir.
Incapable d’assurer à la « Génération du Concret » une base politique significative, ramené à la brutale réalité par la débâcle électorale de mars 2009, le Président Wade a dû se replier sur la dernière possibilité qui lui reste : doper son rejeton en lui imposant un surpoids de ministères qui ne fera que lui donner une nouvelle indigestion politico-administrative et finira de le disqualifier aux yeux des sénégalais comme prétendant à la succession.
Le troisième revers de Me Wade réside dans le développement d’une résistance intérieure de grande envergure au sein du PDS. Désormais, les responsables et militants historiques du PDS sont édifiés sur la vraie nature du Président Wade et ont naturellement compris le sens de ses manœuvres, ce qui explique la fronde permanente qui s’est développée dans ce parti et qui empêche, désormais, le Secrétaire Général National de piloter le bateau PDS à sa guise.
Ministres, Députés et Sénateurs, Maires et Présidents de Conseils ruraux, responsables nationaux, régionaux et départementaux savent que leur leader leur prépare un enterrement politique de première classe pour pouvoir installer son propre fils à la tête d’une formation politique sur mesure, capable de le porter à la magistrature suprême. Cela le PDS historique et les nombreux patriotes qui militent de façon sincère et désintéressée dans ce parti ne l’accepteront jamais, pas plus que les alliés de Wade qui restent assez lucides pour comprendre qu’ils n’ont aucune raison de s’associer réellement à ce projet insensé.
Nul n’aurait pu imaginer que dix ans après l’alternance de février-mars 2000 saluée par l’opinion nationale et internationale unanimes, notre pays pouvait se retrouver dans une situation aussi catastrophique. Tous les secteurs de l’économie et du développement social sont dans une crise profonde qui ébranle notre société.
C’est pourquoi en dépit des divergences entre les militants de l’opposition et ceux du pouvoir, il faut, aujourd’hui encourager le combat des uns et des autres dans le but d’isoler totalement Abdoulaye Wade et la petite minorité de gens qui soutiennent son projet pour sauver notre pays et lui redonner la place qu’il a toujours occupée dans notre région et en Afrique.
Dakar le 26 Octobre 2010
Landing SAVANE
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