A un peu plus d’un an des élections présidentielles et législatives de 2012, le Président Abdoulaye Wade jette le masque. Confronté à une impopularité sans précédent, il cherche désespérément à faire face à la défiance unanime des sénégalaises et des sénégalais de tous bords. Les populations rurales savent que ses slogans sur l’agriculture sont des phrases creuses et qu’il n’a fait que rétablir, jusqu’à la caricature, une économie de traite de type colonial dans laquelle des intermédiaires tout puissants n’ont fait qu’exploiter de façon éhontée la masse des petits exploitants agricoles qui constituent l’écrasante majorité de la population agricole du Sénégal.
Les habitants des banlieues, ces villes dortoirs qui ont poussé comme des champignons et qui continuent d’accueillir des milliers d’hommes et de femmes qui quittent un monde rural qui n’offre plus de perspectives, croupissent sous des eaux nauséabondes en ces temps d’hivernage malgré les multiples promesses qui leur ont été faites de résoudre ce drame social indigne d’un Etat organisé. Le chômage des jeunes des villes a atteint des proportions jamais connues tandis que les travailleurs des services de base, notamment ceux de la santé et de l’éducation, ont perdu tout espoir de voir le régime donner des réponses rationnelles aux maux qui frappent ces secteurs essentiels pour le développement économique et social de notre pays.
Les Etudiants victimes d’une croissance anarchique de la population estudiantine multiplient les actions d’éclat violents pour exiger que le pouvoir tienne ses engagements, notamment en termes de paiement des bourses. L’affairisme et la corruption généralisées qui caractérisent le régime se manifeste de nouveau à travers l’arnaque de « Global Voice » récusé par tous les patriotes et même par l’UEMOA. Nul doute que le pays vit une atmosphère de fin de règne. Wade, qui poursuit ses voyages présidentiels stériles pour la nation, le sait bien mais il reste déterminé à imposer son impossible scénario : installer son fils à la tête de notre pays.
N’est-ce pas la raison pour laquelle, après avoir reconnu et affirmé en avril 2007que la constitution ne lui permettait pas d’être candidat à l’élection présidentielle de 2012, Abdoulaye Wade, prenant conscience de l’impopularité de son fils-candidat au sein du PDS comme au niveau des populations, a dû se dédire et annoncer sa candidature qui ne peut être qu’un leurre destiné à lui donner les moyens d’installer Karim Wade à la tête de notre pays. Malgré cette volonté évidente de réaliser un coup de force, Wade doit ouvrir les yeux pendant qu’il est temps. Ce nouveau complot va échouer lui aussi lamentablement.
Il fait tout son possible pour amadouer les forces armées du pays, en particulier les chefs, par des privilèges variés. A présent il met en place les éléments essentiels du dispositif de fraude qui doit lui permettre de publier des résultats préfabriqués en 2012 malgré la mobilisation de l’opinion nationale et internationale.
Dans les nominations auxquelles il vient de procéder au niveau de la magistrature, la promotion de nombreuses femmes n’est qu’un moyen de masquer l’essentiel à savoir la nomination de Cheikh Tidiane Diakhaté à la tête du Conseil Constitutionnel. Or ce magistrat s’est distingué de façon négative par une gestion désastreuse des dossiers Ndindy/Ndoulo dans le Diourbel et du contentieux post-électoral de Mbane pour lequel la Cour Suprême a dû redresser le verdict de la Cour d’Appel qu’il présidait. Sa nomination, dans ces conditions, ne peut que réduire la crédibilité du Conseil Constitutionnel déjà fortement entamée par ses avis précédents.
Après l’organisation d’une prétendue révision exceptionnelle des listes électorales articulée au blocage sélectif de la délivrance de cartes d’identité aux citoyens notamment à la masse de jeunes électeurs parvenant à la majorité, le jeu du Président Wade est clair et une confrontation majeure est inévitable en 2012. Il ne sert à rien de se faire des illusions. L’opposition, la société civile, les acteurs économiques et socioculturels doivent montrer leur détermination et leur volonté de consentir les sacrifices nécessaires pour faire avorter le complot présidentiel et restaurer, par tous les moyens, la souveraineté populaire affirmée de belle manière le 22 mars 2009.
Le peuple sera obligé de relever en 2012 le défi le plus arrogant et le plus dangereux auquel les sénégalais auront été confrontés depuis l’indépendance de notre pays. Autour du cadre de l’opposition qu’est Benno Siggil Senegal, il faut arrêter la mafia de la fraude et éviter à notre pays la dictature rampante qui s’organise. Il faudra que nous prenions tous, chacun et chacune d’entre nous, nos responsabilité pour barrer la route à celui qui s’entête à refuser une réalité politique pourtant évidente aujourd’hui.
Si Abdoulaye WADE, dans un sursaut ultime de lucidité et de responsabilité s’engage dans la voie du dialogue sincère pout trouver une sortie honorable à l’impasse actuelle, les sénégalais sauront l’y aider. En attendant, la nation confrontée à cette menace sans précédent, doit s’unir, au-delà des différences et des divergences, pour barrer la route aux fossoyeurs de la démocratie, ennemis jurés de la République.
Landing SAVANE
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